Au moment où disparaît à 96 ans l’écrivain Bernard Pingaud, le Conseil Permanent des Ecrivains tient à saluer celui qui fut, après Armand Lanoux et avant Pierre Dumayet, son second président.
Cet auteur engagé, qui se définissait lui-même comme un « gauchiste modéré », avait milité dans le nouveau Secrétariat national à l’Action culturelle du Parti socialiste des années ‘70. Après la victoire de la gauche en 1981 il est l’un des principaux rédacteurs de la « loi Lang » sur le prix unique du livre -aboutissement du combat pour lequel avait été créé le CPE, en 1979 – et le co-rédacteur d’un rapport, resté fameux (le Rapport Pingaud-Barreau), sur la politique du livre.
Auparavant, il avait été, 27 ans durant, secrétaire des débats à l’Assemblée nationale, ce qui ne l’avait pas empêché d’écrire une vingtaine de livres, notamment des romans, de ‘’L’amour triste’’ à ‘’Adieu Kafka’’. Il avait été un de piliers de la revue L’Arc ou un collaborateur régulier des Temps modernes, en particulier au moment de la Guerre d’Algérie, ce qui l’amena à signer le ‘’Manifeste des 121’’, appelant à l’insoumission. Au cœur de Mai 68 il participa à la fondation de l’Union des Écrivains. C’est à ce titre qu’il présidera la Maison des Écrivains et qu’il siégera au conseil d’administration du CPE, avant d’en prendre la présidence.
Cet homme discret et élégant attirait peu l’attention des médias, mais a joué, dans notre profession, un rôle fondamental. Bien des préconisations de ses rapports ou ont été reprises ou se retrouvent encore dans nos revendications.
Le CPE présente à sa famille et sesproches ses condoléances attristées